Herculanum
Herculanum (en latin Herculaneum, en italien Resina puis Ercolano depuis 1969) était une ville romaine antique située dans la région italienne de Campanie, détruite par l’éruption du Vésuve en l’an 79 ap. J.-C., conservée pendant des siècles dans une gangue volcanique et remise au jour à partir du xviiie siècle par les Bourbons qui régnaient sur Naples.
La cité était petite avec une superficie de 12 hectares, dont environ 4,5 ha ont été dégagés, et une population estimée à quatre mille habitantsNote 1. La cité n’est qu’en partie connue, la plupart des édifices publics ou cultuels étant inconnus à ce jour1.
À partir de 1738, les premiers fouilleurs creusèrent des tunnels dans la gangue qui emprisonne la cité, à la recherche d’œuvres d’art et de marbre. Le roi des Deux-Siciles organisa les fouilles de ce premier chantier archéologique du monde occidental, dont les produits contribuèrent à la diffusion du néoclassicisme dans la seconde moitié du siècle. La décision de faire les fouilles à ciel ouvert fut prise en 1828, celles-ci ne prenant une ampleur particulière qu’au xxe siècle. La fin de ce siècle vit des découvertes importantes avec la découverte d’un grand nombre de squelettes dans les abris à bateaux bordant la plage, permettant de mieux appréhender le destin de la population, et la reprise des fouilles de la grande villa des Papyrus.
Ses remarquables vestiges apportent cependant une considérable connaissance de terrain sur la civilisation romaine auier siècle de par les circonstances de la destruction de la ville : les fouilles ont livré un matériel archéologique exceptionnel, en particulier en bois2, et également des œuvres littéraires inconnues par ailleurs dans les papyrus de la bibliothèque d’une vaste villa suburbaine.
La notoriété d’Herculanum est éclipsée par celle de Pompéi, mais le site offre pourtant sur un périmètre concentré des vestiges très évocateurs, grâce à leur élévation et la restauration de nombreuses couvertures. Elle est moins célèbre, moins vaste, et du coup moins visitée que sa voisine. Pourtant, de toutes les cités ensevelies par l’éruption du Vésuve, c’est la mieux préservée.
Herculanum offre un témoignage inestimable sur l’architecture, les objets du quotidien et sa population avec le groupe de cadavres retrouvés sur la plage antique. Pourtant, à Herculanum, le cataclysme de l’an 79 ne fut pas si meurtrier. Une inscription du IVe siècle mentionne l’existence à Naples d’un quartier des Herculanéens, indice qui confirmerait selon l’historien Nicolas Monteix que la plupart des habitants ont pu s’enfuir, au contraire de Pompéi.
Comme Pompéi, ce site à ciel ouvert subit les assauts de la pluie, du soleil, du vent. Il souffre en outre des remontées d’humidité : le sol de la cité se trouve aujourd’hui tout près de la nappe phréatique, à 25 mètres de profondeur.
Moins d’un quart de la cité antique a été tiré de terre. Les fouilles se sont arrêtées là où commence la commune actuelle d’Ercolano. La majorité des monuments publics et religieux sont toujours recouverts par la ville moderne. Manquent, par exemple, le « macellum » (marché) et les temples3.
À l’occasion du tricentenaire de la découverte du site, une importante exposition s’est tenue au musée archéologique de Naples d’octobre 2008 à avril 2009, qui a fait sortir des réserves de magnifiques statues trouvées dans la villa des Papyrus